La représentation des Premiers peuples dans les journaux entre 1915 et 1950
Les Premiers peuples sont de plus en plus présents sur la scène nationale et internationale. On peut alors se demander si la représentation qu’en font les médias a évoluée avec le temps ? À l’époque des deux Grandes guerres mondiales, alors qu’un nombre important de membres des Premiers peuples côtoient les allochtones, les jugements sont-ils plus justes ? Le fait d’avoir partagé les mêmes dangers permet-il un rapprochement entre les divers groupes ethniques ?
Le dépouillement des journaux, entre 1915 et 1950, semble prouver le contraire; les mêmes préjugés ont traversé le temps. Les Premiers peuples sont présentés comme des êtres forts, grands et agiles qui ont de grandes aptitudes pour la vie dans les bois et la chasse mais bien peu pour s’adapter à la vie urbaine. Les caractéristiques présentées sont encore celles associées à la vie «sauvage». Par ricochet, on considère qu’ils n’ont pas les aptitudes nécessaires pour faire face au monde des affaires et à la vie «moderne».
Même lorsqu’il s’agit de vanter les qualités d’un membre des Premiers peuples, la critique négative n’est jamais loin. Toutefois on remarque que les jugements de valeurs énoncés dans les médias s’appuient souvent sur une méconnaissance des croyances et traditions. Ainsi, dans un article où un allochtone déclare avoir gagné un concours de pêche grâce à son guide, il précise que ce dernier est «peu malin puisqu’il lui a montré ses techniques de pêche sans rien demander en retour.» Or, cela démontre une méconnaissance des pratiques autochtones axées sur le partage des connaissances et des ressources. Cette méconnaissance est encore très profonde aujourd’hui.