La participation des Premières Nations aux guerres mondiales
Environ 4 000 membres des Premières Nations, en âge de se battre, se sont enrôlés au sein du Corps expéditionnaire canadien lors de la Première Guerre mondiale. Ce qui représente 35% de la population masculine inscrite, une proportion sensiblement égale aux allochtones. Cela ne tient toutefois pas compte des Indiens non-inscrits, des Métis et des Inuit. Ils ont participé sur une base volontaire étant exemptés du service obligatoire (Loi du service militaire – Décret C.P. 111; 17 janvier 1918) en vertu des promesses faites lors de la signature des traités (Traité no 3 ; 1873). Leur nombre aurait été beaucoup plus élevé si une proportion importante de volontaires n’avait pas refusée pour raisons de santé ou pour manque d’instruction, ou encore en vertu des politiques du gouvernement canadien qui interdisait jusqu’en décembre 1915, l’enrôlement des «Indiens inscrits». Plusieurs ont néanmoins réussi à contourner la politique officielle au risque de perdre leur statut d’Indien (voir la politique d’émancipation) et ont servi dans les bataillons d’infanterie, bataillons de pionniers, de manœuvres et de forestiers, Corps des chemins de fer, Corps des vétérinaires, Intendance militaire et Génie canadien. De nombreuses communautés ont également participé à l’effort de guerre au pays, notamment dans la production agricole et aux campagnes de financement de la Croix Rouge.
Le même scénario et les mêmes préoccupations resurgissent lors de la Seconde Guerre mondiale. A la fin de 1940, bon nombre de membres des communautés des Premières Nations se retrouvaient outre-mer ou travaillaient dans les industries de guerre au pays. Bien que les chiffres officiels du Département des Affaires indiennes parlent d’environ 3 500 Indiens inscrits, d’autres sources nous indiquent que ce nombre fut plus important. La santé des volontaires est en si piteuse état qu’un grand nombre furent refusés et retourner dans leur communauté.
De plus, puisque la guerre précédente avait semé la confusion sur les règles à suivre pour l’enrôlement des Premières Nations, les agents de recrutement hésitent à inscrire les volontaires qui se présentent. Il fallut attendre 1944 avant que le Cabinet précise que tous les Indiens étaient contraints à l’instruction militaire et au service au pays, et que seuls les membres des traités 3, 6, 8 et 11 seraient exemptés du service outre-mer.