Le rôle des femmes

La femme — Ikwe — anishinabeg occupe un rôle primordial dans sa communauté : gardienne des valeurs, elle en assure la transmission à la prochaine génération. Elle voit également au bien-être de la famille, à l’éducation des enfants et à la diffusion de la langue anishinaabemowin et des chansons, principaux véhicules de la culture.

Lors de la Première Guerre mondiale, les femmes des Premières Nations œuvrent dans leur communauté dans des organisations telles que la Croix-Rouge. Elles mettent sur pied des organismes patriotiques dont le premier, la Ligue patriotique des femmes des Six Nations, voit le jour en 1914. Ces organismes sont chargés d’envoyer aux soldats les articles confectionnés par les femmes : bas, chandails, vêtements de toutes sortes, argent et produits alimentaires. Elles organisent aussi des ventes de charité afin de réunir des fonds pour financer l’effort de guerre.

Un nombre indéterminé d’infirmières des Premières Nations servent également à l’étranger et sur le front. Nous en connaissons toutefois très peu à leur sujet. Charlotte Édith Anderson Monture est la plus connue d’entre elles. Cette infirmière mohawk se joint au Corps infirmier de la Force expéditionnaire américaine et exerce son métier en France de 1917 à 1919.

Malgré leurs importantes contributions, les femmes, à titre de membres des Premières Nations, sont doublement marginalisées. En effet, pendant de nombreuses décennies, les lois en usage affaiblissent considérablement le rôle des femmes au sein de leur communauté, imposent le modèle occidental et contribuent au déclin de la culture et de la langue anishinaabemowin. On refuse longtemps aux femmes le droit de participer à l’élection des chefs. Aussi, une femme qui épouse un allochtone perd son statut d’Indienne et, par le fait même, son droit de résider dans la réserve. En revanche, une allochtone qui marie un Anishinabeg obtient le statut d’Indienne et peut habiter dans la communauté, ce qui favorise la diffusion des langues non autochtones. En outre, les pensionnats font également obstacle à la transmission de la culture par les femmes en enseignant aux petites filles les mœurs et les coutumes occidentales.

De plus, alors que la Loi des élections en temps de guerre accorde le droit de vote aux infirmières et aux femmes allochtones dont le mari ou le fils sert dans l’armée, elle nie ce droit aux femmes autochtones. La Loi des électeurs militaires de 1917 accorde aux combattants qui servent dans l’armée le droit de voter sans abandonner leur statut ; or, les femmes ne peuvent pas servir comme combattantes. Elles pourront le faire lors de la Seconde Guerre mondiale où plus de 70 d’entre elles participeront aux combats.

EXERCICES

À venir

Documents complémentaires

À venir

Suggestions

À venir